Bien jouer avec un cavalier en finale n'est pas une mince affaire ! Cette pièce, qui avec ses fourchettes et parfois ses avant postes dangereux fait le bonheur des tacticiens en milieu de jeu ou dans la phase combinatoire, devient en finale beaucoup plus délicate à jouer.
Pour ces raisons, nous avons décidé d'écrire un premier chapitre sur la finale cavalier contre pion, en ne prenant compte que des positions légèrement avantageuses au pion. Ce chapitre fait encore partie des finales pratiques puisque le dernier exemple est issu d'une partie que j'ai jouée lors de la première ronde du Championnat de Paris 2002. Vous pourrez ainsi facilement établir le lien entre la théorie des fins de parties et la pratique.
Les leçons fondamentales enseignées aux échecs s'appliquent très régulièrement au jeu de compétition et ce jour là, j'avais été victime de mon ignorance dans ce domaine. J'avais certes su évaluer mes chances pour me rapprocher d'une position quasi gagnante, mais j'avais malheureusement échoué tout près du but !
Dans l'exemple 1, nous avons une position célèbre tirée d'une étude de Nikolaï Grigoriev (1895-1938). C'est aux blancs de jouer.
Comment peut-on empêcher le pion h6 d'aller à dame ??
Est-ce possible ??
OUI !! C'est possible de stopper le pion h. Avant de
regarder la solution qui sera donnée à la fin de ce chapitre, je vous
encourage à chercher la nulle.
Curieusement, la difficulté en finale est provoquée
par le peu de pièces restantes. En milieu de jeu, il est plus facile
d'imaginer les trajectoires efficaces pour les pièces, car elles sont
en général directement en conflit avec d'autres pièces. En finale, ce
n'est pas le cas. L'échiquier devient parfois un terrain de jeu fantôme
où le choix des cases a son importance.
Dans l'exemple 1, il faut soit
- avoir une capacité de calcul importante ce qui permet de retrouver la solution (mais ce n'est pas une méthode)
- avoir la connaissance de cette finale et plus
particulièrement, savoir qu'un cavalier pour parcourir un échiquier
semé d'obstacles (le roi noir en l'occurrence) doit rechercher des
cases clés afin de contourner l'ennemi.
Dans l'exemple 2, c'est aux noirs de jouer.
Nous avons la position finale de l'étude. Le cavalier
a réussi sa mission et comme vous pouvez le constater, il n'y a pas de
solution pour éviter la nulle.
C'est un cas de nulle théorique !!
En effet,
- si les noirs jouent 1...h2 le cavalier vient en f1 et se sacrifie sur le pion h2
- si les noirs jouent 1...Rf2 le cavalier vient en g4 2.Rf3 Ch2 3.Rg3 Cf1+ 4.Rg2 Ce3+
- si les noirs jouent 1...Rf3 alors Cf1 et c'est également partie nulle
On constate que les noirs ne peuvent empêcher le
cavalier d'arriver sur les cases clés e3, g4, h2 et f1. La position est
nulle !
Dans l'exemple 3, nous avons la position de base de
la finale qui nous intéresse (obtenue dans ma partie du championnat de
Paris).
J'avais une pièce de moins pour 2 pions. Mes pièces centralisées m'assuraient d'ores et déjà l'égalité.
De cet exemple, vous allez revoir les démonstrations
de l'étude présentée ci-dessus avec en supplément quelques explications
pratiques.
- Comment annuler plus facilement avec les noirs ??
- Où se trouvait ma faute finale et comment aurais-je pu arracher la victoire ??
Autant de questions auquel nous allons répondre maintenant !!
Mini Guide de la finale pratique : cavalier contre pion
Nous espérons que cela vous donne envie d'en savoir plus. Nous vous
encourageons à revoir ce chapitre car il ne faut pas oublier que bien
jouer les finales fait souvent la différence aux échecs. |